Je n’ai pas beaucoup l’habitude de faire des posts trop personnels ici.
Le comble pour un blog, n’est ce pas? Evidemment, mes posts le sont toujours un peu, car c’est mon opinion qui s’exprime quand je parle d’un rouge à lèvres ou d’une palette. Mais c’est le plus souvent la passionnée de cosmétiques, parfois la professionnelle en beauté qui s’exprime.
Mais je vous parle rarement en mon nom propre. Moi, Bonnie.
C’est ironique, car j’avais décidé d’aller davantage en ce sens dans mes articles, ça faisait partie de mes bonnes résolutions pour 2015, me livrer un peu plus.
Aujourd’hui, alors que la France est dans la rue pour condamner haut et fort ces actes de barbarie insensés qui ont eu lieu dans les locaux de Charlie Hebdo, je voudrais juste m’exprimer ici à mon modeste niveau.
Je ne ferais pas ici de grandes déclarations, d’autres savent le faire bien mieux que moi. Mais je voudrais juste vous dire que je suis terriblement triste. Et que moi aussi, comme mon pays, je suis en deuil.
Chez mes parents, on lisait Charlie Hebdo. J’ai vraiment eu l’impression de perdre des membres de ma propre famille. Cabu, Charb, Wolinski, Tignous, Honoré, Bernard Maris… Tous ces gens là, si talentueux, ont toujours fait partie de mon quotidien. Souvent irrévérencieux, parfois vulgaires, mais jamais méchants. Ils me faisaient rire. Ils me faisaient réfléchir. Ils vont terriblement me manquer.
Des fanatiques ont attaqué mon pays dans l’un de ses fondements, la liberté d’expression. Et c’est insupportable.
Ils ont voulu faire taire des gens qui avaient juste le mauvais goût d’exprimer leurs idées à travers leurs dessins, ainsi que leurs collègues et les gens qui les protégeaient.
Et je ne peux m’empêcher de penser aux conséquences de cet acte terrible. Car évidemment, c’est bien ça le pire, mettre de l’huile sur le feu et attiser des tensions et des haines pour menacer le « vivre ensemble » français.
Mais ils ont raté leur coup. Ils ont pensé mettre des trublions à genoux, ils ont juste réussi à mettre tout un pays debout. Debout contre la haine.
Je suis si fière de la France quand je vois tous ces gens ensemble dans la rue pour crier leur colère et leur refus de se laisser faire, de laisser gagner la violence, la censure et l’obscurantisme. J’aurais tellement voulu être parmi eux. C’est dur d’être expatriée dans des situations comme celle-ci, quand la seule chose qu’on veut faire est de se recueillir ensemble en leur mémoire.
Gardons tous ça à l’esprit et ne faisons pas d’amalgames, par pitié! Faisons ensemble que l’esprit de Charlie survive à cette vaste connerie absurde et Charlie vivra.
Nous sommes tous Charlie.