J’ai toujours rêvé de travailler dans un grand magasin. Adolescente, j’ai lu « Le Bonheur des Dames » de Zola et cet univers froufroutant avec toutes ces histoires entremêlées m’a tout de suite paru fascinant.
Quand je suis arrivée à Paris, il y a une dizaine d’années, j’ai pu concrétiser ce rêve et j’ai commencé à travailler en alternance pour la plupart des grands magasins parisiens. Je travaillais au rayon parfumerie, l’un des plus magiques.
Très vite, j’ai préféré travailler au Bon Marché, celui-là même qui a inspiré le roman de Zola.
Il y avait une ambiance très particulière dans ce grand magasin. Beaucoup de vendeurs y travaillaient depuis toujours; dans mon rayon, deux de ces vendeuses en particulier m’ont beaucoup inspirées. Leurs anecdotes sur le magasin et les clientes, leur façon de travailler, leur loyauté sans faille à cet esprit « Rive Gauche » ( parfois même sans qu’elles s’en rendent compte) m’ont accompagné tout au long des 8 années que j’ai passées là-bas.
Les traditions sont importantes pour les employées du Bon Marché; j’ai fêté la Sainte Catherine dans le magasin. Mes collègues m’ont fabriqué un chapeau incroyable fait de rubans de toutes les couleurs et j’ai passé la journée à parader avec dans les rayons en distribuant des bonbons. Le directeur du magasin nous a ensuite reçu dans la salle de gala du Bon Marché, le salon Boucicaut, pour nous offrir une coupe de champagne et nous faire un petit discours. Cela reste un de mes plus beaux souvenirs là-bas.
Le Bon Marché fait en ce moment une exposition rétrospective sur son histoire.
Je ne peux pas m’empêcher de me dire que maintenant, le Bon Marché fait partie de la mienne.